Quelle est la différence entre la céramique et la porcelaine ?

La porcelaine : une star bien mal connue.

Un repas complet, un moment partagé avec des amis à échanger sur les dernières nouvelles, une discussion s’engage sur des questions techniques en observant la tasse dans laquelle on tourne sa cuillère, absorbés qu’on est par le mouvement de la mousse …

Et oui, elle est en céramique. Ah non, elle est blanche, c’est de la porcelaine. A moins que ça ne soit de la faïence ? Perdus sur ces questions, on s’engage en mobilisant des connaissances du fond des âges. Finalement on lâche l’affaire grâce au serveur qui nous amène l’addition et nous permet de passer à autre chose.

Mais en attendant, on en sait pas plus … Et bien voilà quelques éléments de réponse pour mieux connaître ce matériau et éviter les faux-amis. 

Mieux comprendre les termes techniques quand on parle de porcelaine.

La première réponse que l’on peut apporter c’est qu’il n’y a pas de différence entre céramique et porcelaine à proprement parler parce que ces termes ne sont pas comparables.

La céramique est tout simplement une technique très ancienne appartenant à la grande famille des arts du feu et qui consiste à utiliser une matière à base de terre. On la cuit pour la vitrifier et la rendre utilisable et pérenne. Et oui sans quoi l’eau la ferait fondre. 

La porcelaine est une des matières utilisées parmi d’autres (faïence, grès …) par les céramistes et qui par ses particularités a donné naissance à une pratique bien spécifique et très exigeante.

Mais donc si c'est blanc, c'est de la porcelaine ?

Et bien non pas forcément. Il existe des terres blanches aussi dans la faïence et le grès, et il existe même différentes nuances de blanc au sein même de la porcelaine. La pâte dure est plus bleutée que la pâte tendre qui tire vers une teinte plus ivoire.

La porcelaine de Limoges par exemple est très réputée pour son blanc « bleu électrique ». En fonction des mélanges faits par les fabricants de pâtes, les compositions varient et leur teinte avec. Généralement, une pâte de porcelaine est faite de kaolin, de feldspath et de quartz. Le kaolin donne cette blancheur iconique, mais comme c’est un minéral qui fond un peu trop haut (à 1800°), on lui ajoute deux autres composants pour faire descendre son point de fusion à une température plus acceptable. 

Ce qui permet réellement de différencier la porcelaine des autres terres et notamment de la faïence, c’est la densité de sa composition après cuisson. Une faïence reste poreuse même après cuisson et n’est pas vitrifiée dans la masse. La porcelaine se ferme complètement à la cuisson, ce qui en fait un matériau imperméable même sans émail. 

De toute façon, la porcelaine, c'est fragile.

La porcelaine, on le sait maintenant, cuit donc plus haut, et à cet égard a un coefficient de réduction beaucoup plus important que la faïence. C’est toujours impressionnant de comparer un modèle avant et après cuisson. La perte de volume est de presque 14%. … … … C’est énorme !! Donc quand on prévoit un modèle à mouler, il faut le concevoir beaucoup plus grand que le produit fini. 
A réduire de la sorte, la densité de la porcelaine est telle qu’elle en devient très dure. Très surprenant pour un matériau qui a la réputation d’être fragile. Elle n’est pas loin du diamant sur l’échelle de Mohs. Elle peut par exemple faire assez mal au verre. 
Ces informations générales vous auront peut-être permis de préciser quelques termes. Nous on vous propose d'y voir clair techniquement à travers d'autres articles, consacrés à la réalisation d'objets en porcelaine. 
Retour au blog